La route s’accroche à la falaise, le vert se jette dans le bleu, et le cœur bat plus fort à chaque épingle : Madère ne cherche pas à séduire, elle s’impose, brute et sans apprêt. Ici, la nature ne se laisse pas dompter, elle vous enveloppe, vous bouscule, puis vous invite à contempler ses contrastes, quelque part entre l’humilité et l’émerveillement.
Certains débarquent sur l’île armés de leur compteur kilométrique, avides d’aligner les chiffres, tandis que d’autres préfèrent s’effacer dans l’immensité des paysages, happés par un sentier oublié ou un mirador inattendu. À Madère, la distance s’efface devant l’intensité de chaque découverte : chaque détour forge une nouvelle alliance entre l’homme et la nature, une promesse de surprises à chaque virage.
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Plan de l'article
- Madère, un paradis naturel à parcourir de bout en bout
- Combien de kilomètres pour faire le tour de l’île ? Les chiffres clés à connaître
- Les étapes incontournables pour les amoureux de la nature : forêts, falaises et piscines naturelles
- Conseils pratiques pour réussir son road trip nature autour de Madère
Madère, un paradis naturel à parcourir de bout en bout
Au large du Portugal, à plus de 900 kilomètres de Lisbonne, Madère s’impose comme un manifeste végétal. Cette île, surnommée l’île aux fleurs, explose de couleurs toute l’année grâce à un climat doux et constant qui lui a valu le titre d’« éternel printemps ». Funchal, la capitale, s’élève en gradins face à l’océan, nichée entre mer et montagnes, et offre le point de départ rêvé pour partir à l’assaut de l’île.
En son cœur, la forêt de Laurisilva – inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO – déploie son manteau ancestral. Ce vestige de l’ère tertiaire, unique en Europe, enveloppe l’île de mystères et de brume. Les fameuses levadas, ces canaux d’irrigation centenaires, serpentent au creux de la Laurisilva et dessinent aujourd’hui plus de 200 kilomètres de sentiers : un réseau fascinant où randonneurs croisent cascades, tunnels et panoramas vertigineux, l’œil jamais rassasié.
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Mais Madère ne se résume pas à ses forêts. La côte ouest dévoile ses piscines naturelles de Porto Moniz, les cimes du Pico Ruivo et du Pico do Arieiro tutoient les nuages, tandis que des villages traditionnels s’accrochent aux vallées encaissées ou défient le vide depuis les falaises. Relief démesuré, biodiversité foisonnante, diversité de paysages : sur cette île, les amoureux de nature, qu’ils soient marcheurs infatigables, botanistes passionnés ou simples rêveurs, trouvent un terrain de jeu à la mesure de leur curiosité.
Combien de kilomètres pour faire le tour de l’île ? Les chiffres clés à connaître
Madère, ce joyau tourmenté du Portugal, déroute par sa géographie escarpée et ses microclimats multiples. Pour ceux qui envisagent de boucler l’île par la route, retenez ce chiffre : environ 160 kilomètres pour faire le tour complet via la route côtière. La VR1, artère principale, ceinture Madère et relie les sites majeurs sans jamais quitter l’océan des yeux. Viaducs, tunnels, vues plongeantes : le réseau routier rivalise de prouesses et étonne même les habitués de la montagne.
| Tour de l’île | Distance | Durée (sans arrêt) |
|---|---|---|
| Route côtière | 160 km | 4 à 5 h |
| Périple Funchal Pico do Arieiro Pico Ruivo retour | 85 km | 2 à 3 h |
La topographie de Madère impose ses règles : virages serrés, pentes abruptes, passages en altitude. L’ascension du Pico Ruivo, sommet de l’île à 1861 mètres, se mérite depuis le Pico do Arieiro (1818 m), entre crêtes effilées et dénivelés vertigineux. Nord et sud se répondent, l’un verdoyant et humide, l’autre abrité et plus sec, au gré des microclimats et des caprices du relief.
- Distance Funchal Porto Moniz (nord-ouest) : 49 km
- Distance Funchal Ponta de São Lourenço (est) : 33 km
Sur Madère, le tour de l’île n’est pas une course contre la montre mais une invitation à collectionner les étapes, à savourer chaque segment de route comme une aventure en soi. Les kilomètres n’ont rien d’anodin : chaque portion de bitume réserve son lot de contrastes et de paysages inattendus.
Les étapes incontournables pour les amoureux de la nature : forêts, falaises et piscines naturelles
La forêt de Laurisilva, joyau végétal au cœur de Madère, impose le respect. Classée à l’UNESCO, elle déploie ses lauriers géants sous la brume, avec au Fanal des arbres centenaires qui semblent venus d’un autre temps. Franchir ce sanctuaire, c’est marcher sur un tapis d’histoire naturelle, entre mousses et fougères monumentales.
Les levadas tracent quant à elles des sentiers uniques, véritables épines dorsales du randonneur. Parmi les incontournables, la Levada das 25 Fontes et la Levada do Rei alternent cascades, tunnels obscurs et vallées encaissées. À chaque pas, biodiversité et vues plongeantes sur les gorges s’entremêlent, rappelant la puissance de la nature madeirienne.
Les crêtes du Pico do Arieiro au Pico Ruivo offrent leur dose d’adrénaline : sentiers taillés dans la roche, passages aériens, panoramas à 360 degrés. Plus à l’est, la péninsule de la Ponta de São Lourenço oppose ses falaises volcaniques au ressac de l’Atlantique, dans un décor minéral balayé par les vents.
- Sur la côte ouest, les piscines naturelles de Porto Moniz invitent à se baigner dans des bassins de lave, tandis que Seixal charme avec sa plage de sable noir et ses eaux limpides.
- Les belvédères du Miradouro Véu da Noiva et du Curral das Freiras s’imposent pour admirer falaises et vallées à perte de vue, parfaits pour quelques minutes de contemplation silencieuse.
Chaque étape compose une fresque vivante où la nature se fait tantôt sauvage, tantôt accueillante, jamais monotone.
Conseils pratiques pour réussir son road trip nature autour de Madère
S’aventurer sur les routes de Madère sans voiture, c’est passer à côté de la moitié de ses secrets. Optez pour la location d’un véhicule : elle donne accès aux villages perchés, aux belvédères oubliés et aux départs de randonnée les plus discrets. Mais prudence au volant : dénivelés, tunnels et virages serrés ponctuent le parcours, et la vigilance reste la meilleure alliée du conducteur.
Le périple commence souvent à Funchal, la capitale, avant de rayonner vers les sites phares :
- Le Monte Palace Tropical Garden, accessible en téléphérique, pour une parenthèse botanique luxuriante ;
- Le Mercado dos Lavradores, où la profusion de fruits exotiques et de poissons multicolores donne le ton ;
- Les descentes en Carreiros do Monte, ces traîneaux en osier traditionnels, qui font vibrer la culture locale et les visiteurs curieux.
Impossible de traverser l’île sans explorer ses saveurs : testez la Poncha (cocktail typique au rhum), le Bolo do caco (pain à l’ail moelleux) et l’Espetada (brochette de bœuf grillée au feu de bois). Une halte à Madalena do Mar vous permettra de goûter à la fameuse Banana da Madeira, la petite reine des étals locaux.
Gardez un œil sur la météo : les microclimats font la loi, et la pluie peut s’inviter à un col avant de laisser place au soleil sur la côte sud. La voiture, encore une fois, permet de bouger au gré des humeurs du ciel et de dénicher le coin parfait pour une randonnée ou un pique-nique.
Enfin, laissez-vous porter par le rythme des traditions. Au printemps, le Festival des fleurs métamorphose Funchal en jardin géant, tandis que les soirées fado distillent leur poésie dans les ruelles des vieux quartiers. Sur les routes de Madère, chaque détour révèle une nouvelle facette de l’île : à la fois sauvage, gourmande et profondément authentique.
Un jour, peut-être, vous repenserez à ce ruban d’asphalte suspendu entre mer et montagnes, et la brise de l’Atlantique viendra raviver ce souvenir d’île, à la fois sauvage et familière. Madère ne se traverse pas, elle s’apprivoise, kilomètre après kilomètre.